Les contusions sur rein pathologique est une entité rarement rencontrée. Les lésions rénales, congénitales ou acquises, peuvent modifier le tableau clinique, l’image radiologique et la prise en charge thérapeutique.

Notre objectif était de déterminer les particularités thérapeutiques de cette entité rare.

Il s’agit d’une étude rétrospective, monocentrique portant sur 37 dossiers de patients hospitalisés entre janvier 1992 et février 2021 pour un traumatisme sur un rein pathologique. Tous les patients ont été explorés par une échographie rénale et un uroscanner. Les lésions étaient classées selon la classification de l’American Association of Surgery of Trauma (AAST).

Une contusion sur rein pathologique était retrouvée chez 37 patients (18,22 %) sur un total de 203 hospitalisés pour un traumatisme fermé du rein. Les anomalies sous-jacentes, représentées dans le Tableau 1, étaient dominées par la présence de lithiase urinaire et l’anomalie de la jonction pyélo-urétérale. Les lésions traumatiques retrouvées étaient de grade I et II dans respectivement 39 % et 33 % des cas (Fig. 1). Un traitement non opératoire était décidé dans 15 cas, un drainage endoscopique des cavités dans 9 cas, percutanée dans 7 cas et une embolisation par radiologie interventionnelle dans 2 cas. Une néphrectomie d’hémostase en urgence était réalisée dans 4 cas (10,8 %). Le traitement des anomalies rénales était réalisé 3 mois après le traumatisme (Tableau 2). Le taux de néphrectomies était de 29,7 %.

Les reins pathologiques sont habituellement plus susceptibles aux traumatismes. L’uroscanner est l’examen de choix pour étudier les lésions secondaires au traumatisme et la pathologie sous-jacente. Les contusions sont souvent bénignes contrastant avec le taux de néphrectomie élevé de 29,7 % et qui est dû dans la plupart des cas à l’uropathie sous-jacente.